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Interview : "Intelligence artificielle : la pénurie de cerveaux fait s’envoler les salaires... et s’effondrer les envies de souverainetés nationales"

Selon le New York Times, seules 22 000 personnes dans le monde seraient compétentes pour mener des recherches sérieuses sur l'intelligence artificielle.

Extrait :

Atlantico : En s'appuyant sur les données fournies par un laboratoire indépendant canadien, le New York Times indique que seules 22 000 personnes dans le monde seraient compétentes pour mener des recherches sérieuses sur l'intelligence artificielle. Constatez-vous également cette pénurie de chercheurs dans le domaine ? Le secteur de l'IA est relativement récent, mais y a-t-il d'autres raisons à cette rareté de chercheurs ?

Bernard Benhamou : Qu'il y ait peu de gens véritablement pointus sur la question est une chose. Qu'il y ait peu de gens qui, potentiellement, pourraient rejoindre ce secteur parce qu'ils en ont la formation et qu'ils pourraient s'adapter à des équipes de recherche dans ce domaine, en est une autre. C'était un peu l'objet du rapport Villani, qui souhaite développer une filière autonome dans ce domaine en France et en Europe. C'est effectivement l’une des questions qui se posent et il nous faut développer un effort par rapport à cela. Mais je dirais que, plus important encore que le nombre actuel de chercheurs dans ce domaine, l'important c'est de savoir si nous articulons une véritable politique industrielle sur ces questions. Or, pour l'instant, c'est très loin d'être le cas. Parce que, pour l'essentiel, les chercheurs intéressés par ces questions en Europe trouvent à se faire embaucher par des entreprises non-européennes, y compris à Paris pour Facebook. Et c'est là la vraie question : sommes-nous capables de renverser ce mouvement pour faire en sorte que des gens puissent développer un écosystème en France dans ce domaine ?

Or nous en sommes très loin.

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