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Interview : "Lobbying et influence à tous les étages : ces géants du web qu’on pourrait tout aussi bien appeler désormais des poids-lourds politiques"

Les grandes entreprises de la tech n'ont jamais dépensé autant d'argent pour faire du lobbying. Une stratégie à court terme pour éviter les sanctions, et à moyen et long termes pour imposer plus facilement leur vision du monde. Regards croisés de Bernard Benhamou et Franck DeCloquement.

Atlantico : Les grandes entreprises de la tech n'ont jamais dépensé autant d'argent pour faire du lobbying, le champion toute catégorie en la matière étant Google. Comment expliquer cette hausse ? Est-ce que la transversalité de ces entreprises serait une explication suffisante ?

Bernard Benhamou : Suffisante peut-être pas, mais c'est vrai. Il y a deux choses. D'abord le fait que ces entreprises ont bondi en termes de croissance et de capitalisation de manière considérable ces dernières années.

Par définition, leurs sujets sont devenus des sujets qui touchent à la totalité des secteurs économiques. On peut citer Amazon qui a racheté WholeFood. On peut dire qu'aucun secteur n'est pas touché directement ou indirectement par eux.

Sécuriser le  champ de leur régulation et du politique au sens large est d'autant plus indispensable. Ils ont intérêt à s'inscrire dans tous les secteurs de la régulation. Depuis la régulation bancaire en passant par la sécurité, ou encore par l'opinion (et donc la liberté d'expression). Apple permettra bientôt l'échange d'argent de personnes à personnes à travers Apple Pay. Par définition, toute la régulation fiscale et bancaire devra se pencher sur ces questions et l'entreprise se préoccupe déjà de l'impact et de l'image qu'elle aura auprès des différents régulateurs.

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